Deadwood, bis repetita

deadwoodJe suis encore plongée dans ma série préférée (Deadwood pour ceux qui n’auraient pas suivi).
C’est toujours aussi bien mais je ne peux m’empêcher de faire des rapprochements avec Deadwood, le roman de Pete Dexter. Un bouquin que j’ai acheté sur sa seule bonne mine : y’avait un gros bandeau rouge dessus avec écrit « le roman qui a inspiré la série » ou un machin du genre. Qui aurait résisté ?
Et puis, à la lecture, y a eu comme un problème.
C’est pas du tout la même histoire.
Mais comme à cette époque j’étais encore jeune et naïve, j’ai pensé : « tiens, c’est original ce qu’il a fait David Milch (le réalisateur), il a gardé les mêmes personnages mais il a créé une histoire complètement différente. Trop fort le gars ! ».
Que nenni ! il s’est surtout pas inspiré du tout de Pete Dexter, oui. C’est pas gentil, messieurs les éditeurs, de dire des menteries pour nous faire acheter des livres. D’un autre côté, je vous dis quand même merci parce que sans ce fameux bandeau rouge je n’aurais peut-être jamais lu ce roman et c’eût été bien dommage car j’ai découvert là un auteur formidable.

Mais pour quelle raison sont-ce donc les mêmes personnages ? vous demandez-vous. Très simple : Wild Bill, Charlie Utter, Seth Bullock, Al Swearengen, Calamity Jane et consorts, ils ont vraiment existé et où se sont-ils rencontrés ? je vous le donne en mille, à Deadwood ! D’ailleurs, cette ville est souvent citée dans les romans dès qu’il s’agit d’évoquer la Conquête de l’Ouest. Quoi de mieux en effet que cette espèce de coupe-gorge implanté illégalement en plein territoire indien pour situer une action ?
Je vous mets une petite photo de la ville actuelle avec le Bullock Hotel :

deadwoodville
Sans la boue, ça fait pas vraiment pareil.

J’en reviens à mon roman. Plutôt que de continuer mon clavardage (je suis sûre que la moitié d’entre vous s’est endormie en cours de route), je vous propose un petit extrait qui vous mettra, j’espère, en appétit.
Pour vous situer un peu : Charley Utter est en train de s’affairer avec une prostituée chinoise dans un des bordels de Deadwood quand Handsome Banjo Dick Brown, qu’il a essayé d’égorger quelques minutes avant, défonce la porte de la chambre, tire et le jette à terre :

« Il continua de ramper au sol et entrevit Handsome Dick qui essayait de lui loger un pruneau dans la tête. La vanité empêchait le chanteur d’arroser le plancher de balles. Handsome Dick était fin tireur et avait horreur de mettre à côté. Charley roula sous le lit et ne bougea plus. Il prit un révolver dans son ceinturon et l’arma. Le sommier, au-dessus de lui, faisait un creux, et il pensa aux fesses de la Poupée chinoise, aussi proches de lui en ce moment, qu’elles l’étaient avant l’arrivée de Handsome Dick.
Il se sentit partir à la dérive, comme s’il nageait ; il était à bout de souffle. Il réussit pourtant à repérer les jambes de Handsome Dick et braqua son pistolet dessus.
– Tu te rends ? dit-il.
Il répugnait à tirer sans prévenir dans les jambes de quelqu’un. Il attendit, mais Handsome Dick ne répondait pas.
– Tu te rends ? répéta-t-il. […]
– Quoi ? dit Handsome Dick  – et Charley lui tira dans le tibia. […]

Yeah ! ça c’est le far-west !

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1 thought on “Deadwood, bis repetita

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